Episodios

  • Que cache la construction d’un énorme barrage au Tibet par la Chine ?
    Jul 24 2025

    Dans sa course à la suprématie énergétique, Pékin met les bouchées doubles. Annoncé le 21 juillet par le Premier ministre chinois Li Qiang et relayé par Reuters, un chantier titanesque vient de démarrer au cœur de l’Himalaya, dans la région autonome du Tibet. Il s’agit d’un barrage colossal, bâti sur le fleuve Yarlung Tsangpo — aussi appelé Brahmapoutre. L’objectif ? Produire l’équivalent de la consommation énergétique annuelle du Royaume-Uni. Rien que ça.


    Le projet impressionne par ses chiffres : 20 milliards d’euros d’investissement, 300 milliards de kilowattheures prévus chaque année, et une implantation dans un tronçon du fleuve où l’eau chute de 2 000 mètres sur seulement 50 kilomètres. Le potentiel hydroélectrique est immense… mais les tensions aussi. Car ce barrage suscite de vives inquiétudes, notamment du côté de l’Inde et du Bangladesh. En aval du fleuve, on redoute une gestion autoritaire du débit par Pékin, avec à la clé une pression diplomatique, voire une arme stratégique déguisée. L’Australian Strategic Policy Institute alerte même sur le risque de « retenues coercitives » en cas de conflit, ou pire, de crues contrôlées visant le territoire indien.


    Sur le plan écologique, plusieurs ONG, ainsi que la Yale School of the Environment, tirent la sonnette d’alarme. Le projet pourrait bouleverser des écosystèmes rares, submerger des forêts centenaires, dérégler la faune locale, et accentuer l’érosion jusqu’au delta du Bengale. Rappelons que le Tsangpo est l’un des canyons les plus profonds et les plus méconnus de la planète, abritant plus de 4 000 espèces végétales recensées par des chercheurs chinois. Malgré ces alertes, la Chine avance. Le chantier du siècle est lancé. Mise en service prévue dans les années 2030. Quant aux conséquences environnementales et géopolitiques, elles, pourraient bien se faire sentir beaucoup plus tôt.


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  • L’archipel de Tuvalu sur le point de disparaitre ?
    Jul 23 2025

    C’est peut-être une première mondiale : un accord de migration pour cause climatique. Plus de 80 % des habitants de Tuvalu, un petit archipel du Pacifique en sursis, ont exprimé leur volonté d’obtenir un visa pour l’Australie. Ce chiffre impressionnant a été révélé le 23 juillet par l’Agence France-Presse. En 2024, Canberra a lancé un dispositif inédit permettant aux citoyens de Tuvalu de s’installer légalement sur son sol, face à la menace croissante de la montée des eaux. Un geste que l’Australie qualifie de « premier accord de ce type au monde ».


    Dans les faits, sur les quelque 10 600 habitants que compte l’archipel, 8 750 se sont inscrits — soit 82 % de la population. Mais seuls 280 visas seront délivrés cette année. Un chiffre bien en deçà des attentes, comme l’a reconnu le Haut-Commissariat australien. La situation est critique. En 2024, un phénomène océanographique accentué par de violentes intempéries a submergé de vastes zones de l’archipel. Vagues de plus de trois mètres, routes endommagées, cultures anéanties par l’eau salée... La population est en première ligne. Et le pire pourrait venir : si la température mondiale dépasse les 1,5 °C, 95 % de Tuvalu serait régulièrement inondé avant la fin du siècle, rendant le pays invivable.


    En parallèle de l’exode, les autorités locales tentent l’impossible : gagner 7,5 hectares sur la mer en draguant le lagon, ériger des digues, et — avec l’aide de l’ONU — surélever la capitale. Mais tout cela dépendra des financements. Tuvalu est peut-être le premier, mais certainement pas le dernier. Le changement climatique redéfinit déjà les frontières… et les droits d’asile.

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  • Accélérer préserverait la durée de vie des voitures électriques ?
    Jul 22 2025

    C’est une idée qui pourrait bien surprendre les conducteurs de voitures électriques… Selon une étude de l’université de Stanford, relayée par Automobile Propre, les batteries supporteraient mieux les variations de vitesse que les trajets trop linéaires. En clair : vos accélérations seraient moins néfastes que de rouler à vitesse constante. Contre-intuitif ? Et pourtant...


    L’étude, publiée dans la revue Nature, a été menée pendant deux ans sur 92 cellules de batteries soumises à différents styles de conduite. De la conduite pépère à la conduite plus dynamique, tout a été testé. Résultat : le profil de conduite avec de fréquentes accélérations a permis d’augmenter de 38 % le nombre de cycles complets par rapport à un roulage constant, comme celui qu’on adopte souvent sur autoroute. Une différence qui, concrètement, peut se traduire par 300 000 kilomètres d’autonomie supplémentaire sur la durée de vie de la batterie. La clé ? Une décharge dite “dynamique”. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, les à-coups de vitesse ne fatiguent pas autant la batterie qu’un flux de consommation constant. En pratique, cela signifie qu’alterner les phases d’accélération et de décélération — dans le respect bien sûr des règles de sécurité — serait bénéfique pour la santé de votre voiture électrique.


    Alors, fini le mythe du “moins on sollicite, mieux c’est” ? Pas tout à fait, mais cette étude rappelle que la technologie électrique a ses propres logiques, parfois surprenantes. Et qu’en matière de batterie, un peu de dynamisme pourrait bien être la clé de la longévité.

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  • Thales veut verdir l’aviation sans toucher aux avions ?
    Jul 21 2025

    Le transport aérien est souvent pointé du doigt pour son empreinte environnementale. Et pourtant, il ne représente qu’environ 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En Europe, ce chiffre monte à 3,6 % – soit 13,4 % des émissions du seul secteur des transports. C’est peu comparé à d’autres industries, mais beaucoup si l’on tient compte de la complexité du défi. Car l’impact climatique ne se limite pas au dioxyde de carbone. D’autres phénomènes, comme les traînées de condensation, jouent un rôle non négligeable. Ces filaments de vapeur d’eau visibles derrière les avions pourraient avoir un effet climatique comparable à celui du CO₂.


    Face à cette réalité, le secteur aéronautique se mobilise. Lors du dernier Salon du Bourget, Thales a présenté plusieurs innovations prometteuses. Parmi elles, FlytOptim, un outil d’optimisation des trajectoires de vol, déjà adopté par la compagnie Corsair. Résultat : plus de 300 tonnes de CO₂ évitées sur ses vols vers les Antilles et l’Afrique. La solution va désormais être étendue à l’ensemble des 5 000 vols de la compagnie. Autre avancée : Green Flag Orchestrator, un système conçu pour les contrôleurs aériens. Il permet de fluidifier le trafic, d’éviter les détours inutiles et donc de réduire les consommations de carburant. Environ 10 % des émissions actuelles proviennent de trajectoires inefficaces. En ciblant cette faille, Thales entend proposer un “GPS du ciel” capable d’adapter les plans de vol en temps réel.


    Côté expérimentation, Singapour a déjà testé avec succès le ralentissement des avions avant leur entrée dans les zones de congestion. Une méthode qui pourrait s’avérer précieuse dans des zones denses comme l’Europe, le Moyen-Orient ou l’Asie du Sud-Est. Et les traînées de condensation ? Thales travaille là aussi. En partenariat avec la compagnie française Amelia, des vols ont été adaptés pour éviter les zones froides et humides propices à ces traînées. Le bilan est parlant : plus de 200 tonnes d’équivalent CO₂ évitées, et jusqu’à 40 % de réduction de l’impact climatique sur certains vols. L’Europe s’apprête d’ailleurs à imposer, dès 2028, la prise en compte des émissions non-CO₂. L’aviation entre ainsi dans une ère de régulation plus fine… et de technologies plus intelligentes.

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  • Le soleil, principale source d’énergie d’Europe ?
    Jul 20 2025

    C’est une première historique pour le continent européen : en juin dernier, l’énergie solaire a pris la tête du mix électrique de l’Union européenne. Selon les données du think tank britannique Ember, relayées par Libération, le photovoltaïque a généré 22,1 % de l’électricité dans l’UE sur le mois, dépassant de peu le nucléaire (21,8 %) et l’éolien (15,8 %). Un basculement symbolique, qui marque l’essor rapide des renouvelables en Europe. Cette performance s’explique à la fois par une météo particulièrement clémente et par la montée en puissance des installations solaires à travers l’Union. Treize pays ont même battu leur record national de production solaire. En tête de peloton, la Grèce : près de 40 % de son électricité en juin provenait du soleil. En comparaison, la France reste en retrait, avec 10 % de production solaire sur la même période.


    L’éolien n’est pas en reste : avec 15,8 % de la production, le mois de juin 2025 signe l’un de ses meilleurs scores historiques, juste après les 16,6 % atteints en mai. Quant au charbon, il poursuit son déclin. Il n’a représenté que 6,1 % du mix européen en juin, son plus bas niveau jamais enregistré. Même l’Allemagne et la Pologne, longtemps dépendantes de cette énergie fossile, voient leur part respective chuter à 12,4 % et 42,9 %.


    Mais attention à ne pas crier victoire trop tôt. Si le solaire progresse, le gaz aussi : sur le premier semestre 2025, son utilisation a augmenté par rapport à la même période en 2024. Résultat, les énergies fossiles ont fourni 23,6 % de l’électricité européenne en juin, contre 22,9 % un an plus tôt. En cause, une moindre disponibilité de l’hydroélectricité, elle aussi affectée par les conditions climatiques.

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  • Meta dévoile un « béton magique » pour sauver la planète ?
    Jul 17 2025

    Le numérique fait rêver, mais il pollue. Et s’il y a bien un poste critique dans cette empreinte carbone, c’est la construction des centres de données. Ces usines à serveurs, gourmandes en béton, fleurissent à mesure que l’intelligence artificielle se généralise. Pour limiter les dégâts, Meta – la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp – tente une nouvelle approche : un béton optimisé… par une autre intelligence artificielle. Le groupe californien vient d’annoncer le développement, en partenariat avec la société Amrize, d’un nouveau béton à faible émission de carbone. La recette ? Des matériaux de substitution comme les cendres volantes ou les laitiers de haut fourneau, combinés grâce à un modèle d’optimisation basé sur le machine learning. Objectif : réduire les émissions de CO₂ de près de 35 % sans compromettre la solidité nécessaire aux centres de données.


    Car les chiffres sont parlants : la production de ciment représente à elle seule près de 10 % des émissions mondiales de CO₂. Pour Meta, chaque mètre carré gagné en carbone compte. L’intelligence artificielle utilisée repose sur l’optimisation bayésienne – une méthode mathématique qui simule et ajuste la composition du béton selon différents critères : résistance mécanique, temps de séchage, disponibilité locale des matériaux, etc. En clair, là où il fallait des semaines de tests, quelques jours suffisent désormais. Les résultats sont prometteurs : non seulement le béton est moins polluant, mais il serait aussi plus résistant et plus durable, capable de mieux encaisser les contraintes thermiques et mécaniques des data centers modernes. Cerise sur le gâteau : Meta publie en open source le code de son modèle d’optimisation, espérant entraîner le reste de l’industrie dans cette démarche plus verte. Cette stratégie s’inscrit dans un mouvement plus large. OpenAI, Google et d'autres multiplient les efforts pour rendre leurs infrastructures moins énergivores. Car une IA plus propre passe aussi par des fondations plus intelligentes… et plus durables.

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  • La crise du cuivre menace nos semi-conducteurs ?
    Jul 16 2025

    C’est un métal discret mais indispensable. Présent dans nos téléphones, nos ordinateurs, nos voitures, et surtout dans les semi-conducteurs, le cuivre est devenu l’un des piliers de notre économie numérique et énergétique. Et pourtant, il est aujourd’hui en danger.


    Depuis les années 2000, 28 millions de tonnes de cuivre sont extraites chaque année à travers le monde, selon l’International Copper Association. Mais face à l’intensification des sécheresses, cette exploitation est de plus en plus menacée. Car extraire du cuivre, c’est aussi consommer énormément d’eau. 1 600 litres, rien que pour récupérer les 19 kilos nécessaires à une voiture thermique. Pour un véhicule électrique ? Il faut quatre fois plus. Et c’est bien là le problème. Le Chili, premier producteur mondial, fait face à des sécheresses chroniques, tout comme le Pérou, le Mexique ou encore la République démocratique du Congo. Des régions-clés pour le cuivre, et donc pour l’industrie électronique mondiale. En 2021, Taïwan, le plus gros producteur de semi-conducteurs, a connu une sécheresse sévère. Résultat : l’approvisionnement en cuivre a chuté, et avec lui, une partie de la chaîne économique mondiale.


    Selon PwC, d’ici 2035, un tiers du cuivre nécessaire à la production de semi-conducteurs pourrait ne plus être disponible. Et près de 60 % en 2050. Le tout, alors que la demande mondiale va exploser, poussée par les énergies renouvelables et l’électrification des transports. Quelles solutions ? Plusieurs pays misent sur la désalinisation de l’eau de mer, ou sur des matériaux alternatifs comme l’argent ou les nano-carbones. Mais surtout, le recyclage apparaît comme une priorité. En 2022, un tiers du cuivre utilisé dans le monde provenait déjà de matériaux recyclés. Et ce n’est pas anodin : recycler le cuivre permet d’économiser jusqu’à 80 % d’énergie par rapport à une extraction classique. Alors oui, les estimations parlent encore de 5 000 millions de tonnes en réserve. Mais ces chiffres reposent sur des scénarios très optimistes. Une chose est sûre : si notre consommation ne ralentit pas, ces réserves pourraient s’épuiser en à peine 30 ans.

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  • La rivière la plus sale d’Europe en pleine renaissance ?
    Jul 15 2025

    Il y a encore quelques décennies, impossible d’imaginer voir des martins-pêcheurs, des vanneaux huppés ou même des castors batifoler sur les rives de l’Emscher, au cœur de la Ruhr. Cette rivière allemande, qui serpente entre les anciennes zones minières de Duisbourg et Dortmund, était surnommée "l’égout à ciel ouvert de l’Allemagne industrielle". Aujourd’hui, c’est un tout autre tableau. Sur les berges, on croise des libellules, des demoiselles, des crevettes d’eau douce, et surtout, des promeneurs ravis. Car oui, l’Emscher revit.


    Le professeur Daniel Hering, écologue à l’université de Duisbourg, résume cette transformation en une phrase : « Autrefois, c’était un égout. Aujourd’hui, c’est une rivière. » Flashback. Au XIXe siècle, la révolution industrielle bat son plein. Mines de charbon, aciéries, usines... et une population en explosion. Les eaux usées, faute de réseau d’égout souterrain – les sols miniers étant trop instables – sont alors directement déversées dans l’Emscher. Résultat : une rivière canalisée, bétonnée, pestilentielle, et vectrice de maladies comme le choléra ou la typhoïde.


    Il faudra attendre l’effondrement de l’industrie charbonnière dans les années 1980 pour qu’un projet de réhabilitation voie le jour. L’objectif : dépolluer ce cours d’eau qui servait, selon le Guardian, de toilettes à plus de 2,5 millions de personnes. Le chantier est titanesque : une "autoroute de l’assainissement" de 51 kilomètres, 436 km de canalisations, quatre stations d’épuration... 5,5 milliards d’euros plus tard, l’eau est redevenue propre, les berges accueillantes, et la biodiversité florissante. Depuis 2021, plus aucun effluent ne se déverse dans la rivière. L’Emscher est aujourd’hui un symbole du ré-ensauvagement, un exemple inspirant alors qu’en Europe, moins de 4 masses d’eau sur 10 sont en bon état écologique. L’Union européenne entend restaurer 25 000 km de rivières d’ici 2030. Un objectif ambitieux, mais l’Emscher le prouve : la nature, quand on lui tend la main, sait revenir.

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