La "drogue Crocodile", aussi appelée krokodil (ou desomorphine), est un opioïde synthétique extrêmement puissant et dangereux. Elle est apparue en Russie au début des années 2000 comme un substitut bon marché à l’héroïne, notamment en raison de la hausse des prix de cette dernière. Son usage s’est depuis étendu à d’autres pays, notamment en Europe de l’Est et en Amérique du Nord.
Composition et fabrication artisanale
Le krokodil est fabriqué de manière clandestine à partir de codéine, un opioïde en vente libre dans certains pays sous forme de sirop contre la toux. Les consommateurs le synthétisent en y ajoutant divers produits toxiques comme :
- Essence ou dissolvant (comme solvant)
- Iode (qui accentue la toxicité)
- Acide chlorhydrique (pour la réaction chimique)
- Phosphore rouge (provenant d’allumettes)
Le mélange ainsi obtenu est injecté directement dans les veines, créant un effet euphorisant proche de celui de l’héroïne mais bien plus court (1h30 à 2h contre 4 à 6 heures pour l’héroïne). Cependant, il est beaucoup plus destructeur pour l’organisme.
Effets sur le corps et symptômes visibles
Le nom "Crocodile" vient des effets visibles qu’il provoque sur la peau :
- Après injection, les veines se nécrosent rapidement.
- La peau devient verte et écailleuse, semblable à celle d’un crocodile.
- Des ulcères et infections se développent, pouvant aller jusqu’à des gangrènes nécessitant des amputations.
Outre ces effets externes, la drogue provoque des dommages internes sévères :
- Insuffisance rénale et hépatique
- Destruction des muscles et des tissus sous-cutanés
- Ostéonécrose (nécrose des os)
- Détérioration du cerveau, entraînant des troubles cognitifs irréversibles
Dépendance et espérance de vie
Le krokodil est extrêmement addictif, encore plus que l’héroïne, car il agit très rapidement et nécessite des injections fréquentes. La dépendance s’installe en quelques semaines et le sevrage est terriblement douloureux.
L’espérance de vie d’un utilisateur régulier est de 1 à 3 ans seulement, en raison des infections, septicémies et arrêts cardiaques fréquents.
Un problème social et sanitaire majeur
La diffusion du krokodil est liée à la précarité et au manque d’accès aux traitements de substitution. En Russie, la répression des drogues dures a poussé les usagers à se tourner vers cette alternative dangereuse. Malgré des efforts pour restreindre l’accès à la codéine, la production artisanale de krokodil persiste, causant des ravages chez les populations vulnérables.
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