MDG 5 Le Discman Podcast Por  arte de portada

MDG 5 Le Discman

MDG 5 Le Discman

Escúchala gratis

Ver detalles del espectáculo

Acerca de esta escucha

Daron Daronne, bienvenue dans la madeleine du Graal ! Aujourd'hui, nous explorons un objet qui a révolutionné notre façon d'écouter de la musique et qui symbolise parfaitement cette période charnière entre analogique et numérique : le Discman ! Ce son ! Ce bruit caractéristique du laser qui déraille quand vous osiez faire un mouvement trop brusque sur le lecteur CD portable ! Qui ne s'en souvient pas ? Lancé par Sony en 1984 sous le nom de "D-50" ou "CD Walkman", c'est vraiment dans les années 90 que le Discman a connu son heure de gloire. Après la cassette et avant le MP3, cette soucoupe volante technologique nous promettait le son pur et cristallin du numérique, partout, tout le temps... enfin, tant que vous marchiez avec la délicatesse d'un démineur en mission ! Rappelez-vous ce rituel quasi-religieux : ouvrir délicatement le couvercle translucide (souvent bleu ou argenté), placer le CD face brillante vers le bas, refermer avec précaution, puis attendre ce moment magique où l'écran affichait le nombre total de pistes. Quelle révolution par rapport aux cassettes ! On pouvait désormais passer directement à notre chanson préférée sans attendre une éternité de rembobinage ! Et parlons de ces fonctions révolutionnaires qui nous semblaient venues du futur : le "Bass Boost" qui transformait miraculeusement nos écouteurs bas de gamme en système audio digne d'une discothèque, ou la mythique fonction "Anti-Shock" qui promettait - sans jamais vraiment y parvenir - de nous éviter les coupures lors de nos déplacements. Car oui, le Discman avait un défaut majeur : sa sensibilité extrême aux mouvements ! Combien d'entre nous se sont transformés en statues vivantes dans les transports en commun, évitant soigneusement le moindre soubresaut pour ne pas interrompre "Wannabe" des Spice Girls ou "Smells Like Teen Spirit" de Nirvana ? Sans oublier l'autonomie légendaire de ces appareils : deux heures dans le meilleur des cas, souvent moins. Le Discman était un gouffre à piles ! Certains modèles plus évolués fonctionnaient avec des batteries rechargeables, mais avouons-le, nous avons tous connu ce moment tragique où notre fidèle compagnon rendait l'âme en plein milieu de notre album préféré. Et que dire des pochettes de transport ? Ces étuis rigides qui ressemblaient à des soucoupes volantes et qui prenaient la moitié de notre sac, dans lesquels on rangeait précieusement notre lecteur ainsi qu'un étui à CD qui nous permettait d'emporter notre discothèque en vadrouille. Une discothèque composée le plus souvent d'albums copiés sur des CD-R gravés à la vitesse astronomique de 4x, agrémentés d'étiquettes manuscrites approximatives. Qu'est devenu notre cher Discman aujourd'hui ? Écrasé par l'iPod de Steve Jobs dès le début des années 2000, puis définitivement enterré par les smartphones. Sony a cessé sa production en laissant derrière lui une génération qui se souvient encore de la joie simple d'ouvrir un nouveau CD, d'en humer l'odeur plastique caractéristique et de dévorer le livret pendant l'écoute. Aujourd'hui, nos ados streamant leur musique sur Spotify seraient bien incapables de comprendre pourquoi nous étions si fiers de notre collection de CD soigneusement rangés par ordre alphabétique, ou pourquoi nous acceptions de nous transformer en funambules immobiles juste pour écouter de la musique en marchant. Le Discman reste cette madeleine de Proust technologique qui nous rappelle une époque où la musique était encore un bien tangible, un objet qu'on achetait, qu'on collectionnait, qu'on prêtait. Une époque où chaque album représentait un investissement financier et émotionnel, loin du buffet musical à volonté d'aujourd'hui. Alors chers auditeurs, si vous retrouvez votre vieux Discman au fond d'un carton, n'hésitez pas à lui offrir quelques piles neuves. Redécouvrez ce son si particulier, ce léger souffle mécanique qui accompagnait vos chansons préférées, et cette sensation inimitable du doigt qui appuie sur la touche "next" avec la ferme intention de sauter le morceau que l'artiste avait eu le mauvais goût d'inclure entre deux tubes. C'était la madeleine du Graal. À bientôt, pour un nouveau voyage dans vos souvenirs.
Todavía no hay opiniones