
Les Pygmées, communautés dans les griffes de l’Histoire
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Les Batwa, les Bakola, les Aka, les Bagyeli, entre autres, sont les noms locaux des communautés pygmées, peuples de la forêt, qu’on retrouve un peu partout dans la moitié sud du continent africain. Rapport vital et spirituel avec la forêt, nomadisme, relation avec les autres communautés, organisation sociale, place des femmes, conflits divers, fonciers, marginalisation et défis de l’inclusion politique à l’heure des pertes de repères…
Loin des pensées faciles et stéréotypes tenaces, la mémoire du continent vous propose de raconter l’histoire des Pygmées pour mieux déconstruire des siècles de mythes, un siècle de contre-récit et le présent des défis.
Avec la participation de :
Bernard Aristide Bitouga, anthropologue, enseignant-chercheur à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Douala au Cameroun.
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Elgas : J'aimerais qu'on fasse de l'ethnographie, de la description et de l'analyse. Qu'est-ce qu'un campement, par exemple, et quels rapports les communautés que vous étudiez ont-elles avec la forêt ?
Bernard Aristide Bitouga : Déjà je vais vous surprendre en vous disant que le mot campement lui-même est aujourd'hui fortement remis en cause. Parce que si on s'en tient à la définition classique du campement, cela renvoie à une occupation temporaire d'un espace. Aujourd'hui, nous sommes complètement sortis du campement pour des villages structurés. Vous pouvez sur l'ensemble de l'année arriver, et vous trouvez ces communautés pygmées installées là de manière confortable. Donc la notion de campement, elle tenait encore lorsque effectivement cette transition tentait encore de se mettre en place, avec ces mots de semi-nomadisme. Mais aujourd'hui, je peux vous dire que le nomadisme, il a presque disparu pour laisser place à des communautés sédentaires qui ont des villages. Et dans le cas du Cameroun, elles ont même aujourd'hui des chefferies avec à leur tête des chefs traditionnels. La deuxième chose qu'il est important de relever ici, c'est cette double présence des Pygmées : avec le village qui est en bordure de route, c'est-à-dire que le village de proximité avec les Bantous, et l'autre village qui se trouve en forêt. Parce que les Pygmées, dans leur manière d'articuler leur rapport au monde, vivent une vie qui est à cheval entre la route qui est le village, le village moderne, et le village de forêt qui leur sert de base arrière, aussi bien pour un certain nombre de rituels que pour emmagasiner un ensemble de produits, notamment de la chasse, de la pêche et même de la récolte qu'on fait dans de la forêt primaire et qu'on stocke dans ces villages de forêt avant de pouvoir les rapatrier vers le village de la route.