L'art de raconter le monde Podcast Por RFI arte de portada

L'art de raconter le monde

L'art de raconter le monde

De: RFI
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Jean-François Cadet raconte avec des mots et avec des sons comment – à travers leurs œuvres – les écrivains, les dessinateurs et scénaristes, les metteurs en scène, les comédiens, les cinéastes, les plasticiens ou les musiciens se font l’écho des soubresauts, des débats, des grandes figures et des tendances du monde d’hier, d’aujourd’hui, et peut-être de demain. Réalisation : Antonin Duley. (Diffusions toutes cibles : le samedi et le dimanche à 18h40 TU). En rediffusion du 2 au 24/8/2025 inclus.

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  • #Moustiques, une pièce sur le harcèlement qui fait mouche
    Jul 20 2025

    Le spectacle « #Moustiques », texte et mise en scène de Julien Oppert, est présenté au festival off d’Avignon jusqu’au 26 juillet 2025. Elle raconte le harcèlement à travers une kyrielle de personnages joués par quatre comédiens.

    Promoteur d’un « théâtre citoyen », l’auteur et metteur en scène Benjamin Oppert, après « Je rêvais d’un autre monde » destiné à sensibiliser le grand public à l’autisme, récidive avec #Moustiques, consacrée cette fois au harcèlement scolaire. Une commande d’écriture du Conseil départemental de Seine-et-Marne, soucieux de proposer un texte aux collégiens, dans le cadre des ateliers de théâtre-forum.

    Sur le plateau de l’Espace Alya pendant le Off du festival d’Avignon 2025, quatre comédiens (Magali Faure, Günther Vanseveren, Géraldine Moreau-Geoffrey et Olivier Troyon) incarnent une vingtaine de personnages, des adolescents et des adultes confrontés comme harceleurs, témoins ou victimes, à ce fléau.

    Tous les types de harcèlement (physique, moral, verbal, sexuel, cyberharcèlement) sont ainsi abordés de façon très concrète à travers des scènes de la vie quotidienne à l’école, en famille, mais aussi dans le monde de l’entreprise. Non sans quelques petits clins d’œil humoristiques qui apportent des respirations bienvenues. Ne serait-ce que les prénoms des personnages : Olive et Tom font référence à une série télévisée d’animation japonaise créée dans les années 80, Léo et Maya à une série de livres pour enfants mettant en scène deux jeunes détectives.

    En 2024, plus de 600 000 élèves français se sont dit victimes de harcèlement scolaire. La tranche d’âge la plus touchée est celle des années collège. Selon un sondage OpinionWay pour l'Observatoire Hexagone, 87% des enseignants déclarent aussi avoir été témoins ou informés d'au moins un fait de violence dans leur établissement pendant l'année scolaire 2024-2025. Depuis la loi du 2 mars 2022, ce phénomène est reconnu comme un délit, qui se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Avec l’utilisation permanente des téléphones portables, des messageries instantanées et des réseaux sociaux numériques, le harcèlement se poursuit souvent au-delà des heures scolaires : la victime n’a alors plus de répit ou presque.

    En France, le 30.18 est devenu depuis le 1er janvier 2024 le numéro national unique de signalement des situations de harcèlement et de cyberharcèlement entre élèves. Géré par l’association e-Enfance, ce numéro vert (appel gratuit, anonyme et confidentiel, accessible 7 jours sur 7 de 9 h à 23 h – jours fériés inclus) permet aux jeunes de signaler les situations problématiques et de bénéficier d’une écoute.

    #Moustiques, texte et mise en scène de Benjamin Oppert, à l’Espace Alya (Avignon Off) jusqu’au 26 juillet 2025.

    À écouter aussiHarcèlement scolaire: «J'ai eu trop peur, je me suis dit que j'allais mourir»

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  • La Méditerranée, c’est toute une mer à boire
    Jul 19 2025

    Dans un docu-album érudit et didactique, le dessinateur Aurel part à la recherche de ce qui fait et a fait la Méditerranée.

    Qu’est-ce qu’être Méditerranéen ? C’est pour répondre à cette question, qu’Aurel, né dans les Cévennes, mais installé à Montpellier après quelques années en Espagne, s’est lancée dans l’aventure de cet album dont le sous-titre « Histoires d’un continent kaléidoscopique », décrit parfaitement le contenu. Car la « Mare Nostrum » de l’Empire romain se conjugue au pluriel.

    Le récit conjugue témoignage d’experts et fiction à travers deux personnages récurrents : côté fiction, Omar, un étudiant en histoire qui quitte l’Éthiopie au péril de sa vie pour gagner l’Angleterre, à l’instar des nombreux migrants dont les disparitions tragiques en Méditerranée se retrouvent régulièrement au cœur de l’actualité. L’une des premières séquences de l’album y fait d’ailleurs explicitement référence : dans la même eau bleue, certains se baignent et passent du bon temps, d’autres se noient.

    Côté documentaire, Aurel se met lui-même en scène, évoquant ses racines familiales -son enfance au bord du Chassezac en Ardèche, mais aussi ses vacances familiales à la Grande Motte- mais aussi retranscrivant des dialogues fournis, plein d’éruditions avec les éminents spécialistes qu’il a interrogés : les historiens Patrick Boucheron, Guillaume Calafat, Delphine Diaz, M’hamed Oualdi, le linguiste Louis-Jean Calvet… Tous évoquent la complexité de la réalité, et leurs analyses bousculent bien des idées reçues, souvent véhiculées par un ethnocentrisme teinté de (néo)colonialisme.

    À noter également une étonnante discussion d’outre-tombe avec le fondateur de l’École des Annales et auteur du livre-référence « Méditerranée », Fernand Braudel. Mais Aurel met aussi en scène une discussion entre son personnage et un trio de chanteuses : l’Israélienne Yaël Naïm, l’Espagnole Sylvia Perez Cruz et la Tunisienne Emel Mathlouthi. Sur fond de papier quadrillé qui rappelle les cahiers d’écoliers, Aurel dessine aussi de nombreuses cartes et frises chronologiques pour montrer les permanences et les évolutions de l’espace méditerranéen.

    Par le truchement des mots et des dessins, Aurel retrace ainsi, de Sète à Malte en passant par Valence et Marseille, dans quelle mesure la Méditerranée est le berceau de l’agriculture, mais aussi des alphabets et des trois grandes religions monothéistes ; relate les conflits et les mouvements de population, mais aussi le développement du commerce ; et donne l’eau à la bouche en évoquant les savoureuses spécialités gastronomiques de cette région d’une richesse incommensurable. Même si LE plat véritablement méditerranéen n’existe pas.

    Méditerranée, histoires d’un continent kaléidoscope, Aurel (Futuropolis).

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  • Alexeï Navalny, rendez-vous avec la mort
    Jul 13 2025

    Dans le Off d’Avignon, au Théâtre des Halles, Sabrina Kouroughli et Gaëtan Vassart mettent en scène et jouent Alexeï et Yulia, une joute verbale aux allures de tragédie grecque inspirée de faits réels.

    Dans Patriote, son autobiographie, publiée en français quelques mois après sa mort en octobre 2024 chez Albin Michel, Alexeï Navalny retrace l’histoire complète de sa vie : sa jeunesse en Union soviétique, son amour éternel de la Russie, l’éveil de sa conscience politique et son activisme contre le régime de Vladimir Poutine, sa relation avec sa femme Yulia et sa famille, et ses années de détention. Le livre a beaucoup touché Sabrina Kouroughli et Gaëtan Vassart. Ils ont un temps pensé à l’adapter au théâtre, mais ils ont finalement choisi de s’engouffrer dans un interstice laissé par l’opposant russe : leur choix de rentrer à Moscou en janvier 2021, malgré les risques d’arrestation.

    C’est donc à cette soirée du 16 janvier 2021 que les deux coauteurs, également comédiens et metteurs en scène de ce spectacle à l’affiche du Théâtre des Halles dans le festival Off d’Avignon. A ce moment-là, le couple est à Berlin. C’est dans la capitale allemande, à l’hôpital de la Charité, que l’opposant russe a été placé dans le coma, qu’il a été soigné et qu’il a fini par se remettre de son empoisonnement au Novitchok, un agent neurotoxique probablement administré lors d’un voyage en avion entre les villes russes de Tomsk et Moscou.

    A peine remis sur pied, Navalny décide de rentrer à Moscou. Son épouse Yulia essaie en vain de le dissuader. Le spectacle nous fait assister à cette joute verbale entre ces deux personnages animés aussi bien par la passion amoureuse que par leur combat pour la liberté. Faut-il affronter le danger ou résister depuis l’exil ? Ne pas se rendre à Moscou serait-il considéré comme une lâcheté voire une trahison ? La lucidité ne conduit-elle pas à renoncer et à continuer à vivre pour se battre ?

    Dans la chapelle Sainte-Claire du Théâtre des Halles, l’espace scénique dépouillé – un sol rouge, des bancs en bois, une guitare et une couverture- met en valeur la force des mots et le combat intime et politique en même temps que se livrent les deux protagonistes.

    Les arguments pleuvent dans ce huis clos aux allures de tragédie grecque. Un affrontement à la fois tendu et plein de tendresse, traversé de quelques traits d’humour, et qui incite le spectateur à une réflexion sur l’engagement et le courage.

    Alexeï et Yulia, écriture, mise en scène et jeu de Sabrina Kouroughli et Gaëtan Vassart, Théâtre des Halles (Avignon) du 5 au 26 juillet à 14h (relâche les mercredis 9.16 et 23 juillet).

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