
La Méditerranée, c’est toute une mer à boire
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Dans un docu-album érudit et didactique, le dessinateur Aurel part à la recherche de ce qui fait et a fait la Méditerranée.
Qu’est-ce qu’être Méditerranéen ? C’est pour répondre à cette question, qu’Aurel, né dans les Cévennes, mais installé à Montpellier après quelques années en Espagne, s’est lancée dans l’aventure de cet album dont le sous-titre « Histoires d’un continent kaléidoscopique », décrit parfaitement le contenu. Car la « Mare Nostrum » de l’Empire romain se conjugue au pluriel.
Le récit conjugue témoignage d’experts et fiction à travers deux personnages récurrents : côté fiction, Omar, un étudiant en histoire qui quitte l’Éthiopie au péril de sa vie pour gagner l’Angleterre, à l’instar des nombreux migrants dont les disparitions tragiques en Méditerranée se retrouvent régulièrement au cœur de l’actualité. L’une des premières séquences de l’album y fait d’ailleurs explicitement référence : dans la même eau bleue, certains se baignent et passent du bon temps, d’autres se noient.
Côté documentaire, Aurel se met lui-même en scène, évoquant ses racines familiales -son enfance au bord du Chassezac en Ardèche, mais aussi ses vacances familiales à la Grande Motte- mais aussi retranscrivant des dialogues fournis, plein d’éruditions avec les éminents spécialistes qu’il a interrogés : les historiens Patrick Boucheron, Guillaume Calafat, Delphine Diaz, M’hamed Oualdi, le linguiste Louis-Jean Calvet… Tous évoquent la complexité de la réalité, et leurs analyses bousculent bien des idées reçues, souvent véhiculées par un ethnocentrisme teinté de (néo)colonialisme.
À noter également une étonnante discussion d’outre-tombe avec le fondateur de l’École des Annales et auteur du livre-référence « Méditerranée », Fernand Braudel. Mais Aurel met aussi en scène une discussion entre son personnage et un trio de chanteuses : l’Israélienne Yaël Naïm, l’Espagnole Sylvia Perez Cruz et la Tunisienne Emel Mathlouthi. Sur fond de papier quadrillé qui rappelle les cahiers d’écoliers, Aurel dessine aussi de nombreuses cartes et frises chronologiques pour montrer les permanences et les évolutions de l’espace méditerranéen.
Par le truchement des mots et des dessins, Aurel retrace ainsi, de Sète à Malte en passant par Valence et Marseille, dans quelle mesure la Méditerranée est le berceau de l’agriculture, mais aussi des alphabets et des trois grandes religions monothéistes ; relate les conflits et les mouvements de population, mais aussi le développement du commerce ; et donne l’eau à la bouche en évoquant les savoureuses spécialités gastronomiques de cette région d’une richesse incommensurable. Même si LE plat véritablement méditerranéen n’existe pas.
Méditerranée, histoires d’un continent kaléidoscope, Aurel (Futuropolis).