
L'impact de la guerre sur les olives en Cisjordanie occupée
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Surnommée « l'or vert de Palestine », l'huile d'olive représente un secteur agricole vital, tant sur le plan économique que culturel pour les Palestiniens. En Cisjordanie occupée, les mois de la guerre meurtrière d'Israël contre les Palestiniens – et les violences répétées qui y sont liées – ont gravement fragilisé la filière de l'olive. En 2023, la récolte a été rendue impossible dans le sillage du 7-Octobre, et en 2024, les attaques de colons ont perturbé la cueillette. Qu'en sera-t-il de 2025, après presque deux ans de guerre et de restrictions continues ?
C'est la pierre angulaire de l'économie palestinienne. Mais cette année, le comité agricole palestinien a mis en garde. D'une part, des milliers d'arbres ont été détruits ou rendus inaccessibles : rien qu'en juin 2025, 604 oliviers ont été vandalisés, chaque arbre représentant des décennies de croissance perdue. D'autre part, les récoltes et les revenus qui en dépendent se sont effondrés. Moins de disponibilité donc, un moindre volume d'olives pressées et une qualité des olives altérée par manque d'entretien.
Un producteur d'huile d'olive à Umm Safa, Akram Tanatra, raconte qu'il n'a pas pu faire de cueillette en 2023 à cause des restrictions, qu'il n'a cueilli que 10% de sa récolte l'an dernier par peur des colons, et qu'il craint aussi l'alternance de la production. Car si une saison a été bonne, la prochaine le sera moins, les olives fonctionnant sur un cycle alternatif, auquel s'ajoute l'aggravation des conditions climatiques et un risque de sécheresse qui perdure.
Des perspectives pour la récolte 2025 qui restent incertainesL'anticipation tourne autour de 20 et 27 millions de litres d'huile d'olive. Un volume qui dépendra surtout des variables clés liées à la situation sur le terrain, et donc de la guerre : l'accès et la sécurité. D'après les prévisions de l'agence humanitaire des Nations unies, si ces deux variables ne sont pas assurées, la production pourrait chuter de 10 à 15%.
Dans son dernier rapport publié en mars, l'organisation chiffrait d'ailleurs les pertes de la saison 2024, dont la récolte a eu lieu un an après le 7-Octobre : 35 000 dunums, l'équivalent de 3 500 hectares d'oliveraies non accessibles, et 8,5 millions de dollars de pertes directes.
Rien ne prouve pour le moment que cette année ira dans le bon sens : les parcelles de terre des villages sont grignotées petit à petit par des avant-postes israéliens qui s'installent et perdurent, les manifestations populaires des habitants sont réprimées par l'armée et les violences des colons se généralisent et augmentent, en nombre comme en intensité.
Au niveau global, les prix de l'huile d'olive ont également commencé à reculer légèrement après des années de forte hausse. Une tendance qui pourrait peser grandement sur les marges des producteurs palestiniens, dont les coûts de transports et de sécurité restent élevés.
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