A la Une: «Non, pas la Pologne!» Podcast Por  arte de portada

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C’est le cri de dépit lancé par Le Soir à Bruxelles après l’élection dimanche à la présidence polonaise du candidat nationaliste Karol Nawrocki, incarnant le parti Droit et Justice (le PiS). « À peine, en Europe, a-t-on eu le temps de pousser un "ouf" de soulagement qu’on se retrouve à nouveau hors d’haleine, soupire le quotidien belge, étouffés par la vague populiste et extrémiste qui continue de “remporter" nombre de démocraties. Après la victoire du centriste Nicusor Dan en Roumanie, on s’était repris à croire à la force des mobilisations citoyennes et à la puissance des électeurs déterminés à ne pas laisser leurs gouvernements passer fatalement dans le camp de l’extrême droite et de ses multiples déclinaisons. Mais, depuis ce dimanche et la victoire à la présidence de la Pologne du candidat national populiste Karol Nawrocki, le sursaut roumain ne pèse plus lourd au regard du coup de massue venu de Varsovie ».« Un échec et un cauchemar pour le gouvernement Tusk »« Pologne : un coup de tonnerre dans le ciel européen », renchérit Le Monde à Paris. C’est « un échec et un cauchemar pour le gouvernement Tusk, au pouvoir depuis les élections législatives d’octobre 2023 et dont l’agenda progressiste de rétablissement de l’État de droit était freiné par l’obstruction du président sortant conservateur, Andrzej Duda. En cohabitation avec Nawrocki, le pro-européen Tusk va devoir composer avec un président qui maniera son droit de veto avec beaucoup plus d’activisme que son prédécesseur et tentera de le pousser à organiser des élections anticipées. (…) L’élection de Nawrocki est aussi lourde de conséquences pour l’Union européenne, pointe encore Le Monde. Le nouveau président ne remet pas en cause l’appartenance de son pays à l’UE, ni celle à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, mais il appuiera les forces souverainistes au sein de l’Union et il est opposé à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ».Enfin, relève Le Monde, « cette victoire du camp nationaliste en Pologne illustre la poussée de la dynamique d’extrême droite en Europe appuyée par les ingérences américaines. Karol Nawrocki était, de fait, le candidat de Donald Trump ». L’ombre de Trump…En effet, « Trump triomphe en Pologne », insiste Die Welt à Berlin. « Le leitmotiv est toujours le même – celui qui a sous-tendu le discours du vice-président de Trump, J.D. Vance, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité en février : l’Europe est dépeinte comme un continent où la liberté d’expression est mise à mal par la gauche – et où l’immigration massive incontrôlée menace la perte de la culture et des traditions conservatrices. Selon cette représentation, la seule issue réside dans les mouvements et partis nationalistes d’extrême droite européens. Eux seuls peuvent rendre à l’Europe sa grandeur et la ramener à un prétendu âge d’or ».Alors, soupire Die Welt, « “la Pologne d’abord", “l’Allemagne d’abord", « la Roumanie d’abord". C’est le rêve d’une Europe des patries souveraines ».Et le quotidien allemand de s’interroger :« le continent est-il réellement en route vers un avenir politique meilleur si tous les pays se comportent de manière égoïste et nationaliste, à l’image de l’Amérique de Trump ? Difficile à imaginer ».Deux visions sociétales aux antipodesEn tout cas, résume Le Temps à Genève, « avec Karol Nawrocki président, la Pologne reste un pays extrêmement divisé, où se font face deux visions sociétales aux antipodes. Des blocages pourraient survenir concernant l’avortement, les droits LGBT+, la migration ou encore l’aide aux réfugiés ukrainiens. Les liens avec Bruxelles risquent de se tendre. Notamment sur les questions liées à l’Etat de droit. Le premier ministre Donald Tusk, à la tête de la présidence tournante de l’UE jusqu’à fin juin, a bien sûr déjà dû composer avec un président conservateur. Mais le voilà, s’exclame encore le quotidien suisse, avec une nouvelle muselière bien tenace, lui qui espérait avoir les coudées franches ».Enfin, ce commentaire du Times à Londres : « la cohabitation est un mot odieux (…). “On dort dans le même lit, mais on rêve de choses différentes", dit un proverbe chinois. (…) Si le libéral Trzaskowski avait gagné, Tusk se réjouirait d’un partenariat de gouvernement dynamique. Au lieu de cela, il doit traîner un boulet jusqu’aux prochaines élections législatives, prévues pour 2027, entravé par un président déterminé à saper son action à chaque occasion (…) ».
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